Mauritanie : Grève des chauffeurs de taxi, Nouakchott paralysée

Article : Mauritanie : Grève des chauffeurs de taxi, Nouakchott paralysée
Crédit:
3 mai 2017

Mauritanie : Grève des chauffeurs de taxi, Nouakchott paralysée

La capitale mauritanienne, Nouakchott, est frappée par une grève des chauffeurs de taxi, depuis lundi 1er mai. Ce mouvement d’humeur intervient au moment où de nouvelles dispositions en matière de circulation routière entrent en vigueur. 

Un petit tour dans les artères de Nouakchott ce mercredi matin permet de constater que la grogne s’est assouplie. En effet, on trouve des taxis plus facilement et surtout avec le tarif habituel. Selon le site d’information cridem la grève est finie.  Mais revenons sur les causes de ce malaise sociale. 

Annoncées depuis un moment, les nouvelles mesurent exposent les contrevenants à des sanctions financières allant de 6000 Ouguiyas (10 000 FCFA) à 20 000 Ouguiyas. Ceci n’est pas du goût des chauffeurs de taxi qui l’ont fait savoir, ce 1er mai (fête du travail). Une couleuvre difficile à avaler. En effet, la grève qui a commencé à Nouakchott, s’est propagé à l’intérieur du pays.

Résultats

Hier mardi 02 mai, Nouakchott semblait s’être vidée de ses habitants. Nombreux sont ceux qui n’ont pas pu aller au travail, à l’école ou à l’hôpital faute de taxi en circulation. Les plus chanceux se sont résolus à payer le double, voire le triple du tarif (pour une course). Ce, tout de même  après de longues minutes d’attentes et de marche.

Le mouvement d’humeur s’est par ailleurs propagé à l’intérieur du pays. En effet,  la ville de Boghé située 300 Km au sud de Nouakchott et Nouadhibou à 470 Km au Nord de la capitale, ont été touchées.

Raisons du malaise

Dans les foyers et bureaux, c’est l’incompréhension. Beaucoup s’interrogent « pourquoi les taxi-man protestent ils contre les dispositions prises par le Groupement Général de Sécurité des Routes ? » Un des taxi-man grévistes, a tenté de répondre à cette question en ces termes : « Le président veut nous appauvrir (…) les mesures sont disproportionnées ».

Il est vrai que pour un pays sous développé comme la Mauritanie, distribuer des contraventions (amendes) une rayure sur le pare-brise ou encore des rayures sur les ailes d’un véhicule, semble exagéré.

Sauver des vies

Pour autant, ces nouvelles mesures contiennent des dispositions qui sauveront certainement des vies. En effet, voir un chauffeur de taxi brûler un feu rouge ou traverser un carrefour sans ceinture de sécurité et téléphone collé à l’oreille, est chose banale en Mauritanie.

Je me demande si cette phrase : « les règles sont faites pour être brisés », n’est pas sortie de la bouche d’un mauritanien.

Notons par ailleurs que les mesures prises, ne concernent pas que les chauffeurs de taxi. Tous ceux qui commettront des infractions du code de la route, qui il faut le dire est violé night and day seront sanctionnés à coups de PV (contraventions).

Si la sensibilisation ne marche pas, la sanction s’impose. Oui, cela permettra à ces cercueils ambulants de ralentir aux carrefours et de s’arrêter aux feux de signalisation. Ainsi, on fera l’économie d’accidents et les cœurs arrêtons de battre à mille à l’heure à chaque qu’un taxi s’approche des feux de signalisation.

Jusqu’ici, nulle ne sait combien de temps cette grève des chauffeurs de taxi va durer. Pour l’heure, les citoyens se débrouillent comme ils peuvent pour vaquer à leurs occupations. Tandis que les feignants se réjouissent. Oui, ils ont trouvé un prétexte pour prolonger le week-end.

Partagez

Commentaires